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Le numéro gratuit d’écoute et d’assistance pour les médecins et soignants en souffrance est devenu mercredi 3 avril 2019 le 0800.288.038, a annoncé le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) dans un communiqué.

Violences médicales: «La prise de pouvoir de l’informatique dégrade la relation patient-médecin» INTERVIEW de Philippe Baudon, médecin généraliste, publie jeudi 8 novembre un essai dans lequel il attaque vivement le manque de temps, d’écoute et d’empathie de certains médecins…

Droit du travail : elle subit un harcèlement sexuel, le dénonce et est licenciée pour faute grave

Victime de harcèlement sexuel au travail ? | Défenseur des droits Identifier le harcèlement sexuel au travail Dans la loi, il existe deux types de harcèlement sexuel ;

Les risques invisibles pour les travailleuses de France : Quand elle a appris qu’elle devait arrêter de travailler, Béatrice Boulanger, aide à domicile, en a pleuré : « Je les aimais bien, mes mamies et mes papys », explique-t-elle en souriant.

Médiapart : Santé au travail : au-delà des discours, le gouvernement veut tailler dans les budgets. (27/12/17)

Livre : Clinique du travail et évolution du droit. (9/12/17)

Le Monde : Loi travail : Indemnités prud’homales ou parachutes dorés, quel est le plus coûteux ? (9/10/17)

RF Social : Contestations de l’avis d’inaptitude du médecin du travail…(22/12/17)

Témoignages : Mettre des mots sur le burn out. (19/04/17)

Vous vous sentez en danger, vous êtes sur le qui-vive à votre travail. Au fil du temps, vous ne prenez plus le temps de déjeuner, vous partez tard le soir. La nuit, vous faites des cauchemars sur le travail. Bientôt, vous n’arrivez plus à dormir. Les week-end, vous n’avez plus l’énergie de vous occuper de vos proches. Vous vous sentez épuisé. Ce que vous ressentez au travail est impossible à partager, et vos amis se sont lassé de vous entendre parler du travail… La vie sociale est devenue peau de chagrin.

Vous avez peur sur le chemin du travail, vous tremblez, vous avez un poids sur l’estomac. Vous pleurez dans votre voiture ou aux toilettes. Vous êtes perdu et ne savez plus ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, vrai ou faux.

Vous passez votre temps à vous justifier pour faire cesser les critiques. Comme tout ce que vous faites est critiqué, vous finissez par vous croire nul.

Vous maigrissez, ou bien vous grossissez, vous êtes plus souvent malade.

Vous vous sentez harcelé, en souffrance au travail. Vous vous sentez seul, pas soutenu, perdu. Vous vous demandez pourquoi vous vous mettez dans un tel état pour le travail. D’ailleurs, on vous le dit, on ne vous a pas demandé d’en faire autant.

Ces symptômes sont spécifiques aux situations de souffrance au travail.

Si le travail peut vous faire autant souffrir, c’est d’abord parce qu’il est porteur de nombreuses promesses d’accomplissement de soi par le regard des autres sur son travail et de la construction identitaire  qui en découle. Le monde du travail est l’espace social qui nous oblige à sortir de nous-mêmes, à interagir, partager et nous confronter avec tous les autres. Travailler, c’est se travailler et travailler ensemble.

C’est parce que le travail est porteur de toutes ces promesses qu’il peut, dans des conditions négatives, être source de souffrances spécifiques, de destructivité massive, incompréhensibles de l’extérieur.


Une priorité, en parler. Mais à qui ?

Votre médecin généraliste, en qui vous avez confiance, qui se rend bien compte que depuis l’arrivée d’un nouveau manager ou depuis la modification de l’organigramme, ou depuis que vous travaillez sur un nouveau logiciel, vous allez moins bien. Il connaît les symptômes que nous avons décrits ci-dessus…..

Votre médecin du travail. Il est comme le médecin traitant soumis au secret médical. Lors des visites obligatoires, ne lui cachez pas ce qui ne va pas. Il est là pour vous conseiller. Dans le cadre des visites systématiques ou à votre demande, expliquer au médecin du travail ce que vous vivez afin que ce soit noté dans votre dossier médical. En cas d’aggravation de votre situation, votre dossier de médecine du travail fera preuve de l’aggravation de votre état de santé.

Ces deux médecins, s’ils le jugent nécessaire, pourront évaluer l’urgence à vous mettre en arrêt pour vous sortir de la situation de travail pathogène. C’est indispensable pour éviter que votre état devienne chronique. Cet arrêt maladie est un temps nécessaire pour vous reposer, prendre le temps de comprendre ce qui vous arrive et avec vos médecins réfléchir à l’avenir.

Etre arrêté, médicamenté et suivi atteste de la gravité de votre état vis à vis du médecin conseil de la sécurité sociale.

Souvent vous pensez être victime de la méchanceté de quelqu’un. La plainte individuelle, centrée sur la psychologie d’un supérieur affaiblit votre discours. La plainte individuelle est immédiatement renvoyée à l’histoire personnelle, aux difficultés intimes. Le conflit se résume à un conflit de personnes. C’est peut-être le cas. Mais il vaut mieux vous pencher sur les modifications de vos conditions de travail qui concernent peut-être tous les salariés.

 

Du coté de l’entreprise

Le médecin du travail peut, avec votre accord, et sans parler de vous nominativement, interpeller l’entreprise, la direction, le CHSCT, les DP sur les dysfonctionnements qui présentent des risques pour la santé des salariés. Vous pouvez aussi évoquer votre situation auprès des DP, DS, membres du CHSCT, qui pourront remonter les dysfonctionnements à la hiérarchie. Seule une délibération collective peut permettre de toucher à une organisation du travail pathogène.


Les stratégies de retour au travail ou de sortie de l’entreprise

– Si l’arrêt maladie, le traitement et la discussion sur le travail vous permettent d’envisager le retour à votre poste après, qu’on a procédé de bonne foi aux modifications nécessaires, la parenthèse se referme.

– Si vous avez perdu confiance dans votre environnement professionnel proche (hiérarchie, collègues) et vous voudriez muter sur un autre poste, le médecin du travail peut préconiser cette mutation (L 4624-1) qui s ‘organisera en concertation avec la direction, la DRH et vous.

Ces deux cas de figure ne sont envisageables que si l’entreprise a bien conscience de sa responsabilité vis-à-vis de la santé des salariés.

– Si vous avez perdu totalement confiance dans votre entreprise, que le retour vous parait impensable, que quitter l’entreprise vous soulage, différents cas de figure se présentent qui nécessitent, en plus des acteurs médicaux, de prendre conseil auprès d’un avocat. Le rôle de l’avocat n’est pas toujours de conduire au procès mais au contraire de l’éviter.

Négociation de départ

Vous vous sentirez amer d’être obligé de quitter votre entreprise après lui avoir tant donné. Il faut vous souvenir que vous vous êtes construit grâce à ces années de travail, que cette expérience n’est pas perdue, qu’elle vous a façonné et enrichi. Partir d’une entreprise qui ne respecte plus le travail bien fait, malgré l’anxiété que cela génère, est moins nocif que de rester à tout prix.